Drôle d’idée que d’écrire un édito sur le bienêtre à l’école en cette période de mal-être. Peut-être pas en fin de compte, car cela nous permet de réfléchir sur les enjeux de l’école en termes de bienêtre, mais aussi car vous étiez nombreux à vous inquiéter du bonheur de vos enfants lors de notre dernière enquête.

Doit-on regarder le bienêtre à l’école – celui des élèves – comme un objectif en soi ou comme un outil nécessaire pour l’apprentissage ? Il me semble que nous ne devons pas opposer bienêtre et apprentissages. En effet, apprendre peut devenir une tâche complexe qui nécessite de faire beaucoup d’efforts de la part des élèves notamment entre pression d’orientation, compétitions, examens et d’un autre côté, la socialisation scolaire n’est pas non plus une évidence pour tous les élèves, trouver sa place dans le groupe, faire avec les conflits, etc.  Or nous devons nous inquiéter du bienêtre de nos élèves car tout le monde le sait : on apprend mieux quand on se sent bien.

C’est pourquoi, le bonheur de nos élèves fait partie de nos priorités : notre école n’est pas uniquement un bâtiment, elle est un environnement qui permet d’accueillir tout un chacun, de faire place aux uns et aux autres. Nous mettons en œuvre les conditions les plus hospitalières pour accueillir tous les élèves : les liens humains se tissent entre personnel éducatif et élèves, entre élèves eux-mêmes. Les conseillères sont là pour veiller et contribuer au bienêtre.

Cependant, il faut éviter les dérives : le bienêtre ne peut devenir l’objectif principal en se déconnectant des missions de l’école. C’est pourquoi, nos méthodologies intègrent le bienêtre et l’inclusion de tous les élèves dans l’apprentissage : la différenciation pédagogique, l’enseignement et le suivi individualisés, la pluridisciplinarité, le travail groupal pour ne citer que cela. Les rituels en début de journée ou de classe, les activités et les projets créatifs ont presque pour unique but le bonheur de nos élèves. Nous mettons tout en place pour que l’enseignement ne soit pas uniquement une application de techniques mais un environnement riche en échange, en liens de réciprocité, de confiance et d’empathie.

Enfin, pour construire notre école où il fait bon apprendre, nous privilégions les solutions d’équipe où toutes les parties prenantes sont consultées pour que les moments de doute, d’angoisse, de peur, qui sont normaux chez les enfants de tout âge et d’autant plus en ces périodes où l’enfance a pu se sentir malmenée, soient apaisés.

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